Communiqué de presse

On avait pas le choix. Soit nous fuyons, soit nous mourons

26 mai 2021

Fatimata, 35 ans, fait partie des plus de 10 000 personnes qui ont fui leurs maisons dans l’ouest du Niger à la suite d’une menace d’attaques de groupes non identifiés.

 

Tillabery

UNICEF Niger/2021/Andriamasinoro

le 21 mai 2021

TILLABERY (Niger), 21 mai 2021 - « Un groupe armé est venu dans notre village. Après avoir pris tous nos biens et notre bétail, ils nous ont donné un ultimatum de trois jours pour sortir du village », raconte Fatimata, 35 ans, mère de cinq enfants.

« Avec les récentes attaques dans la région, qui ont fait des centaines de victimes innocentes, nous avons décidé de fuir notre village (Zibane Koira-Zeno), car je ne supporte pas l’idée que toute ma famille meure ici. Nous prenons cette menace au sérieux », dit-elle avec inquiétude.

Tillabery

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Fatimata, 35 ans, tenant son petit garçon Sani, 2 mois, dans l’arène qui sert d’établissement temporaire des personnes déplacées dans la ville de Tillabery

Elle a amené ses cinq enfants et a rejoint des milliers d’autres dans la ville de Tillabery pour se réfugier dans une arène qui accueille normalement des matches de lutte traditionnels.

« Mon petit bébé Sani n’a que 2 mois. C’était difficile de quitter le village, laissant tous nos biens derrière nous. Mais on n’avait pas le choix. Soit nous fuyons, soit nous mourons.

Plus de 10 000 personnes ont fui leurs foyers dans l’ouest du Niger ces derniers jours. Ils viennent de quatre des 24 villages de la commune d’Anzourou, dans la région de Tillabery.

« Je ne sais vraiment pas comment faire face à cette situation. Les autorités nous ont encouragés à rentrer chez nous et nous ont rassurés sur le fait qu’ils feront tout leur possible pour sécuriser notre village. Mais j’ai vraiment peur d’y retourner.

« Je ne sais pas combien de temps nous pouvons rester ici dans cette arène. Je n’ai pas assez d’économies pour survivre. Nous verrons comment la situation évoluera avant de décider " raconte Fatimata en larmes.

Tillaberi

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Dispositif de lavage des mains mis en place par l’UNICEF et son partenaire COOPI dans l’arène des combats traditionnels où des milliers de personnes déplacées sont actuellement installées dans la ville de Tillabery

Ceux qui n’ont pas les moyens de se rendre dans la ville de Tillabery ont installé leur campement dans des zones désertes le long de la Route nationale 1, comme celle du village de Sarkoira, où 235 ménages sont installés. La plupart d’entre eux venaient du village où Fatimata et sa famille vivent normalement.

« Nous sommes traumatisés. Certains de nos enfants sont malades. Nous ne savons pas où aller, nous n’avons rien, c’est pourquoi nous avons décidé de rester dans ce village », explique Roukayatou, 33 ans, mère de cinq enfants, alors qu’elle a amené ses deux enfants au centre de santé d’urgence mis en place par l’UNICEF, par l’intermédiaire de son partenaire COOPI.

« Ils m’ont dit que ma fille Farida, 4 ans, était victime du paludisme. Il nous a donné des médicaments et nous devons revenir ici après trois jours.

Tillabery

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Roukayatou et ses deux enfants au centre de santé d’urgence mis en place par l’UNICEF et son partenaire Coopi dans le village de Sarkoira

« Au cours des derniers jours, nous avons eu plus de 200 consultations », explique Issa Boubakar, agent de santé au centre de santé d’urgence. « La plupart des enfants que nous avons consultés ont des infections respiratoires ou le paludisme. Certains sont traumatisés par le déplacement soudain »

“Thanks to the Rapid Response Mechanism (RRM), we have managed to set up this center and other services to respond to the immediate needs of the affected people” explains Diallo Souleymane, Coordinator of the NGO COOPI in the region. “In addition to this health center, we are providing other services such as psychosocial support, treatment of malnutrition and reproductive health.”

Tillabery

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Dozens of patients lining up for consultations at the emergency health center of Sarkoira

The Rapid Response Mechanism is a unique partnership and emergency response capacity arrangement, designed to provide critical multi-sectoral assistance to people affected by shocks.

Niger border areas are affected by the rise of new population movements and the persistence of uncovered needs, resulting in an increasing vulnerability of people in need of assistance in the country.

This situation mainly affects the regions of Tillabéry, Tahoua, Diffa and Maradi, where non-state armed groups have intensified their activities over the past few months.

Tillabery

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Displaced families in the village of Sarkoira. A total of 235 displaced households are currently settled there.

L’insécurité le long des frontières avec le Burkina Faso et le Mali a exacerbé les besoins à Tillabéry et Tahoua, où plus de 195 000 personnes sont déplacées. À la mi-mai 2021, la région de Tillabery accueille à elle seule plus de 14 000 ménages déplacés, soit plus de 102 000 personnes. Les attaques contre des civils dans la région du lac Tchad ont empêché près de 269 000 personnes à Diffa de rentrer chez elles.

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

UNICEF
Fonds des Nations Unies pour l'enfance

Objectifs poursuivis à travers cette initiative