Consolider la paix face aux changements climatiques : le PBF et ses partenaires à l’écoute des communautés de Tahoua
10 juillet 2025
Une mission conjointe du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) et de ses partenaires s’est rendue dans plusieurs localités de la région
Du 2 au 9 juillet 2025, une mission conjointe du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) et de ses partenaires – la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP), ONU Femmes, UNFPA, UNCDF, ADESP et FAD – s’est rendue dans plusieurs localités de la région de Tahoua, notamment Tchintabaraden, Allela, Bagaroua et Konni, dans le cadre du projet « Consolidation de la paix et de la résilience communautaire dans la région de Tahoua face aux risques sécuritaires et aux changements climatiques » ('PBF/NER/C-3: Consolidation de | MPTF Office).
Cette initiative vise à répondre à l’un des défis les plus pressants du Niger : l’impact croissant des changements climatiques sur la cohésion sociale, la sécurité alimentaire et la stabilité communautaire. Dans une région où les ressources naturelles sont de plus en plus rares, la compétition pour leur accès peut devenir source de tensions entre communautés pastorales, agricoles et nomades.
Des mécanismes communautaires efficaces de gestion des conflits
Lors de cette mission, les équipes ont rencontré les autorités locales, les mécanismes communautaires de gestion des conflits, les médiateurs communautaires ainsi que de nombreux bénéficiaires du projet. Il ressort de ces échanges une dynamique positive : les comités de prévention et de gestion des conflits sont aujourd’hui bien établis et jouent un rôle déterminant dans l’apaisement des tensions locales. À ce jour, plus de 1 988 conflits ont été prévenus et 1 765 gérés grâce à l’engagement actif des 1 898 membres de ces mécanismes, dont 1 041 femmes et 49 personnes vivant avec un handicap. Les dialogues intercommunautaires réguliers et la mobilisation des leaders locaux ont permis d’anticiper et de résoudre de manière pacifique de nombreux différends liés à l’usage des ressources naturelles.
Un soutien renforcé aux structures publiques et de sécurité
Dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), le projet appuie les structures de l’État avec la réhabilitation et l’équipement de sept salles d’écoute réparties dans quatre postes de police et trois brigades de gendarmerie des communes d’intervention. Ces dispositifs offrent un accueil sécurisé et confidentiel aux survivant(e)s de violences, tout en renforçant les capacités institutionnelles locales.
Autonomisation économique des femmes et des jeunes
Le projet s’attache également à renforcer la résilience économique des communautés vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes. Des activités génératrices de revenus (AGR) sont en cours dans plusieurs communes. À Tchintabaraden et Allela, des cultures maraîchères (pommes de terre, oignons, laitues, piments verts) sur des surfaces d’au moins 2 ha permettent aux groupements de femmes de diversifier leurs revenus. À Tassara, un forage moderne alimente une surface de 25 ha, avec quatre bassins de stockage d’eau facilitant les cultures irriguées. Des initiatives de transformation d’arachide (huile, tourteaux) ainsi que des activités d’élevage via des kits caprins sont également mises en œuvre, générant des revenus tout en favorisant l’inclusion économique.
Restauration écologique et mobilisation communautaire
Sur le plan environnemental, le projet mise sur des activités de Haute Intensité de Main-d'œuvre (HIMO) pour restaurer les terres dégradées. La réalisation de bandes pare-feu et de demi-lunes (315 par ha) permettra, à terme, de récupérer plus de 710 hectares de terres dans les sept communes d’intervention. Ces travaux, portés par les communautés elles-mêmes, renforcent la résilience face aux aléas climatiques tout en créant des emplois temporaires locaux (jusqu’à 120 000 FCFA par participant dans le cadre des travaux HIMO).
Ce projet du PBF incarne l’approche intégrée des Nations Unies, en combinant résilience climatique, prévention des conflits et développement inclusif. Il démontre qu’une approche territorialisée, centrée sur les besoins des populations locales et portée par une coordination étroite entre les acteurs nationaux et internationaux, peut contribuer à bâtir durablement la paix.