Forum Des Parties Prenantes Au Processus Électoral Sur Les Élections Générales 2020-2021
Dans ce processus des élections générales 2020-2021 qui suit inexorablement son cours, le Niger reçoit donc de plus en plus le soutien de ses partenaires
Dans ce processus des élections générales 2020-2021 qui suit inexorablement son cours, le Niger reçoit donc de plus en plus le soutien de ses partenaires déterminés à l’aider à le conduire à son terme dans les meilleures conditions. Il s’agit du PNUD, de la CEDEAO, de l’UE, de la CEN-SAD et de la fondation Hans-Seidel. Ils ont ainsi à travers l’organisation de ce forum décidé d’apporter encore un peu plus leur contribution à la bonne marche du processus électoral inédit au Niger. Inédit, il l’est en effet pour deux raisons principalement. Et pour cause, c’est pour la toute première fois que le Niger avance vers une alternance politique véritablement démocratique consacrant la dévolution de pouvoirs d’un président civil démocratiquement élu à un autre président civil lui aussi démocratiquement élu par la voie des urnes. En outre, en trois décennies de multipartisme, c’est la première fois que le Niger enregistre un nombre record de candidatures à l’élection présidentielle avec trente (30) candidats lancés dans la course pour la magistrature suprême du pays qui vit une phase cruciale de son histoire démocratique. Le président du comité des Sages du Niger et président de la CNDH, le Pr. Khalid Ikhiri, a salué l’initiative de portée internationale qui, selon lui, cadre parfaitement avec les activités que mène la CNDH soutenue par ses partenaires.
Pour lui, la route vers des élections apaisées, transparentes et inclusives passe nécessairement par ce genre de rencontre où les acteurs s’offrent la possibilité d’échanger en toute sérénité et en toute responsabilité. Khalid Ikhiri a rappelé que le Comité des Sages qui a fait ses preuves en 2016 soutient cette initiative. Et c’est pour aller dans le même sens qu’il s’est déjà attelé et a entrepris beaucoup de démarches depuis plusieurs mois à travers notamment des rencontres avec l’ensemble des acteurs politiques et techniques du processus électoral nigérien pour créer les conditions d’organisation d’élections démocratiques. Le comité des sages a, rappelle-t-il, appelé les parties prenantes à la retenue et à la sérénité au dialogue expliquant que le Niger a l’opportunité cette fois d’assurer la transmission des pouvoirs d’un civil à un civil. Il est donc important, dit-il, qu’un climat de confiance s’installe entre les acteurs, qu’ils s’asseyent et se regardent et contribuent aux mêmes efforts de dialogue et d’inclusion.
Il a estimé que le forum est l’occasion propice pour créer cet espace d’échanges que les nigériens ont pour exprimer librement leurs préoccupations et apporter leurs contributions à la bonne marche du processus. Le président du Comité des Sages a confié que la contribution des experts enrichira les acteurs du processus électoral dans leur quête pour des élections transparentes, inclusives et paisibles, mais il a toutefois précisé que la responsabilité de travailler pour que les élections soient transparentes incombe aux nigériens. « Nous devons tous nous engager dans la voie de la paix et du dialogue, et ensemble nous pouvons relever les défis», a martelé le Président du comité des sages. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a qualifié le forum de rencontre des acteurs nigériens pour la tenue des élections apaisées avant de rappeler que depuis le début de l’année, l’ONU, la Cen-SAD et la fondation Hans Seidel avaient décidé d’organiser des concertations nationales pré-électorales avec les acteurs nationaux dans les pays de la sous-région.
Le forum de Niamey s’inscrit dans la droite ligne de cet engagement en partenariat avec l’Union Européenne et la CEDEAO en vue de rassembler les principaux acteurs et les institutions impliquées dans le processus électoral nigérien. Le Niger a des défis multiples mais il est engagé dans un « effort impressionnant d’assurer un transfert paisible de pouvoir par un président élu à un autre », a-t-il indiqué. Il s’agit pour lui également d’une première dans l’histoire du Niger de voir se réaliser un passage de témoin démocratique qui consolidera les résultats obtenus, a laissé entendre M Mohamed Ibn Chambas. Soulignant les difficultés liées à la covid 19 et les défis sécuritaires, l’envoyé spécial a rappelé aux acteurs politiques la grande responsabilité de maintenir un climat serein et apaisé et dans le respect mutuel, le dialogue et la cordialité des débats. Délivrant le message du président de la commission de la CEDEAO au nom duquel elle prenait la parole, la représentante résidente au Niger, Mme Liliane Alapini, a fait savoir que le forum a pour but de créer les conditions qui rassurent toutes les parties prenantes du processus électoral nigérien et de décrisper le contexte électoral.
Elle a souligné l’importance que revêtent les prochaines élections dans la marche démocratique du Niger. Pour elle, le Niger est un pays qui retient l’attention de la communauté internationale en ce sens que les élections vont pour la première fois permettre d’assurer une transition démocratique à la faveur d’une «alternance pacifique au sommet de l’Etat » où un président élu cédera son fauteuil à un président élu. La CEDEAO a félicité le Président Issoufou pour son respect des institutions démocratiques et de la loi fondamentale, considérant que ceci constitue « une perspective qui augure une avancée significative au sein de la CEDEAO ». L’institution renouvelle son engagement d’œuvrer aux côtés du Niger dans son processus électoral pour atteindre les résultats escomptés et elle sera présente à toutes les étapes, a promis le président de la Commission dans son message livré par la représentante-résidente. Le représentant spécial de l’Union Européenne, M Angel Losada, dans son adresse par visioconférence, a reconnu l’importance capitale de la rencontre pour les nigériens et pour la communauté internationale car le Niger se dirige pour la première fois de son histoire vers le transfert démocratique du pouvoir d’un président élu à un autre.
C’est une perspective remarquable qui force l’admiration de tous, tant elle va se produire dans un contexte sanitaire et sécuritaire extrêmement difficile, a dit M Angel. L’Union Européenne espère contribuer au succès du processus électoral nigérien qui va consacrer cette dévolution de pouvoir jamais réalisée au Niger à l’issue des élections transparentes, libres, crédibles et apaisées. Pour M Angel Losada, c’est le bon déroulement des prochaines élections qui permettra le renforcement des institutions démocratiques du Niger réhabilitées en 2011. Reconnaissant que le temps de la consolidation de la démocratie est relativement long, le processus est parfois « tortueux mais il vaut la peine d’être mené à son terme », a-t-il souligné tout en insistant que les acteurs nigériens ont à y gagner. L’Union Européenne sera toujours à leur côté lorsqu’ils expriment le besoin, promettant qu’ils peuvent compter sur ce partenaire qu’est l’UE et les Etats membres.
M Losada a rappelé avec force que les élections sont une affaire des nigériens, que « nul ne fera le choix à leur place, la responsabilité incombe aux acteurs politiques, aux OSC et à l’ensemble de la Nation ». Pour sa part, l’Union Européenne souhaite accompagner ce processus assurant que son intérêt est que « la volonté du peuple soit exprimée dans le respect et sur une base juste et paisible », a fait remarquer le représentant spécial. Il a tenu à mentionner les efforts fournis par le Niger dans ce processus comme les audiences foraines, l’élaboration du fichier électoral biométrique pour lesquelles l’UE a mobilisé des ressources financières, et de l’expertise technique. Indiquant que la volonté du peuple ne se termine pas au jour des élections, qu’elles ne sont pas un moment ponctuel, M Angel Losada expliqué que les citoyens attendent «un lendemain qui correspond à leurs aspirations». Conséquemment, «l’Union Européenne est et sera à vos côtés avant, pendant et après ces élections», assure et rassure son représentant spéciale en Afrique de l’Ouest et au Sahel.