Continuité des services de santé en contexte de COVID19 : l’OMS accompagne le Gouvernement du Niger dans la mise en œuvre de la campagne de Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) synchronisée avec le Burkina Faso et le Mali
Comment protéger les enfants et les femmes pendant la saison du paludisme dans des zones à transmission saisonnière et lutter contre la malnutrition ?
Le Niger a lancé officiellement le 13 juillet l’édition 2020 de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier. Cette campagne couplée au dépistage de la malnutrition, entre dans le cadre de la lutte contre le paludisme au Niger qui reste une des principales préoccupations de santé pour le pays. La cérémonie de lancement a eu lieu à Niamey dans la salle de conférence de l’hôtel Bravia sous le patronage du Ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Mainassara en présence de la Représentante de l’OMS au Niger Dr Anya Blanche, et des autres partenaires du Programme.
Le Niger, qui fait partie des pays les plus touchés par le paludisme, organise cette campagne chaque année avec l’appui des partenaires pour lutter contre cette maladie endémique qui touche surtout les femmes et les enfants. En effet, en 2018, le Niger fait partie des six pays africains, qui comptabilisent plus de la moitié des cas du paludisme au niveau mondial De même, pour les décès le Niger est à la 6ème place en Afrique avec 4% de décès.
Des progrès sont réalisés dans cette lutte depuis 2010, mais les résultats obtenus demeurent stationnaires depuis 2014.
En 2019 au Niger, 3.331.416 cas de paludisme confirmés dont 1.744.918 chez les enfants de moins de 5 ans dont 3.372 décès tout âge confondu ont été notifiés par les formations sanitaires.
L’édition 2020 de la campagne de Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) a ciblé 4.287.123 enfants de 3-59 mois au Niger. L’intégration du dépistage de la malnutrition à cette campagne est par ailleurs une initiative louable du Programme, qui permet de prendre en compte ce fléau qui touche aussi beaucoup d’enfants dans la plupart des régions du pays.
Dans son intervention, la Représentante de l’OMS s’est réjouie de l’adoption par le Niger de cette stratégie de campagne depuis 2013. « C’est en réponse au défi de stagnation des efforts de lutte contre le paludisme au niveau mondial, que l’OMS a élaboré la stratégie relative à la Campagne de masse de chimio prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans. Elle consiste en l’administration intermittente de protocoles thérapeutiques complets de sulfadoxine-pyriméthamine associées à l’amodiaquine aux enfants de 3 – 59 mois pendant la saison du paludisme dans des zones où la transmission a un caractère fortement saisonnier », a indiqué Dr Anya Blanche.
Le Ministre de la Santé Publique a pour sa part rappelé l’importance de cette stratégie dans la réduction du poids de cette maladie au Niger. « Cette campagne est d’une importance capitale pour mon département ministériel et permet d’éviter, lorsqu’elle est correctement mise en œuvre, 75% des cas de paludisme chez les enfants de moins de moins de 5 ans. Elle permet également de combler la faible couverture de prise en charge des malnutris dans les centres de récupération nutritionnelle », a ajouté Dr Idi Illiassou.
Pendant cette campagne, environ 14.000 distributeurs ont été recrutés pour administrer les doses préventives à 4.287.123 enfants de 3-59 mois. Du fait du contexte actuel de la pandémie de Covid-19, le Programme de lutte contre le paludisme a adapté la stratégie en faisant du porte-à-porte au lieu de s'en tenir aux postes fixes habituels. « Toutes les dispositions sont prises pour administrer les médicaments en porte-à-porte en respectant les mesures de prévention contre la Covid-19, notamment le port de masque, la distanciation physique, l’utilisation du gel hydroalcoolique », a rassuré Dr Hadiza Jackou, Coordonnatrice Nationale du Programme.