Garantir un bon départ à travers des Soins maternels et néonatals de qualité
18 mars 2025
Auparavant, on avait pas de méthodologie quand il s’agissait de soins essentiels, on faisait tout pêle-mêle.
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ll est midi ce mercredi 22 mai 2024, c’est l’heure de visite aux malades au Centre de Santé de la Mère et de l’Enfant (CSME) de Maradi, une région située au centre-sud du Niger, frontalière avec le Nigeria. Ce centre de référence, le seul de la région en matière des soins pour la mère et l’enfant, accueille mères, femmes enceintes, enfants et nouveau-nés. Beaucoup viennent directement, mais la plupart sont référés par les centres de santé périphériques des villages et des districts sanitaires de la région. À l’unité des soins de néonatologie, l’une des plus importantes du centre, les équipes sont à pied d’œuvre.
Pendant que certains prennent des constantes et placent des cathéters aux nouveaux admis aux soins, Ali Dayabou, technicien supérieur en soins infirmiers, vérifie les températures des bébés avant de placer un concentrateur d’oxygène à un nouveau-né admis pour détresse respiratoire. Le travail des infirmiers est crucial dans ce centre : ils sont chargés d’administrer les premiers soins aux bébés, de faire le suivi et de veiller à l’amélioration de l’état de santé de ces nouveau-nés dont certains sont nés il y a tout juste quelques heures.
« Nous accueillons des bébés nés au centre et des bébés nés avec des complications, référés par d’autres structures de santé comme les maternités et les centres de santé intégrés de la région. Les difficultés concernent surtout les bébés référés. Les cas les plus fréquents que nous recevons sont les bébés prématurés, les bébés ayant un ballonnement abdominal, les enfants gavés avec des décoctions, des cas de malformation, des cas d’infections bactériennes sévères mais aussi des enfants qui refusent de téter.
À leur arrivée ici, les mamans ont souffert, les bébés ont souffert, ils arrivent pour la plupart dans un état critique. Notre priorité est d’abord de stabiliser le bébé et, au besoin, de faire appel aux services spécialisés car ici nous avons les spécialistes selon les complications. » confie Dayabou.
Dans un centre pareil, la disponibilité des équipements, de médicaments et de personnel formé est la clé de réussite de cette mission cruciale pour sauver des vies. C’est pourquoi, depuis son ouverture en 2011, l’Etat et ses partenaires dont UNICEF sont aux côtés du CSME de Maradi à l’instar des autres centres des autres régions pour apporter l’appui nécessaire en termes de matériel, équipements, intrants et formation au personnel. UNICEF a particulièrement dans le cadre du financement de Monaco déployé d’importants équipements et médicaments pour les soins aux nouveaux né d’une part et d’autres part a appuyé le renforcement des capacités des prestataires dans les centres de santé (CSME, Hôpitaux des Districts et CSI) sur des thématiques portant sur les soins aux nouveaux nés y compris la prise en charge des infections bactériennes sévères là où la référence n’est pas possible (PSBI).
Dans le même ordre des relais communautaires ont été formés et ont reçu des connaissances pour détecter et référer aux centres de santé des nouveaux nés présentant des signes de danger.
« Auparavant, on avait pas de méthodologie quand il s’agissait de soins essentiels, on faisait tout pêle-mêle. Grâce à la formation, nous avons compris l’importance des soins essentiels dès la naissance, mais aussi qu’il y a des étapes à suivre, comme obtenir les premiers pleurs du bébé, bien faire les soins au cordon... Prendre deux minutes pour prodiguer ces soins peut protéger l’enfant durant des années. » témoigne l’infirmier.
Les soins de santé primaires prodigués au nouveau-né immédiatement après sa naissance assurent un bon départ et permettent d’éviter des complications potentielles. Malheureusement, beaucoup de nouveau-nés référés ne bénéficient pas correctement de ces soins. C’est pourquoi, L’UNICEF grâce au financement de la Principauté de Monaco, a soutenu un stage clinique pour les sages-femmes des maternités des districts sanitaires de Maradi afin qu’elles puissent participer à une immersion pratique au CSME sur les soins essentiels aux nouveau-nés.
« Beaucoup d’entre elles avaient du mal à trouver les voies veineuses des bébés ou à réaliser d’autres gestes essentiels. Durant le temps passé avec nous, nous avons effectué des réanimations avec elles, nous leur avons appris la méthode de peau à peau, les soins des yeux… » confie Dr Lamine, pédiatre et responsable de l’Unité de Néonatologie.
En 2023, cette unité a enregistré plus de 5000 patients, et les coupures d’électricité récentes auraient pu causer des dégâts sans l’installation d’un groupe électrogène et de carburant fourni par l’UNICEF.
« C’était vraiment un ouf de soulagement, ce groupe qui nous a permis d’éviter le pire », conclut Dr Lamine.
Au-delà du sacrifice quotidien fourni par le personnel pour sauver des enfants entre la vie et la mort, c’est une fierté pour les agents comme Dayabou d’être au chevet de ces bébés et de contribuer à redonner le sourire à leurs mamans : « Voir une mère désespérée repartir avec son bébé dans les bras, toute souriante, nous procure une grande satisfaction morale. »
Le Centre de Santé de la Mère et de l’Enfant de Maradi joue un rôle crucial dans la région, offrant des soins de qualité qui sont indispensables aux mères et aux nouveau-nés. Le soutien constant des partenaires est vital pour maintenir et améliorer la qualité des soins prodigués.
Écrit par
Islamane Soumaila Abdou
UNICEF
Communication Officer - Digital, Youth & Innovation | Communication and Public Advocacy