Campagne de plaidoyer de Maitre Ali Sirfi, Médiateur de la République du Niger sur « les enjeux de l’actualisation du Cadre juridique protégeant les femmes et les filles des violences »
Allocution du Représentant de Madame Louise Aubin,
Ambassadeur, Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies
Niamey, le vendredi 11 mars 2022.
Excellence Monsieur le Médiateur de la République,
Excellence Monsieur le Vice-président de l’Assemblée Nationale
Monsieur le Représentant de Madame la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant ;
Madame la Représentante de Madame l’Ambassadeure, cheffe de la Délégation de l’Union européenne au Niger ;
Honorables Député(e)s ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des ONG et des Organisations de la Société Civile ;
Mesdames et Messieurs les Responsables des Services Techniques Déconcentrés des régions de Zinder, Maradi, Tahoua, Tillaberi, Diffa, Agadez, Dosso et Niamey ;
Baraka Da Zoua, Koubeyni
Chers Collègues des Agences du Système des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs, Distingué(e)s Invité(e)s.
Cette semaine, nous avons célébré la journée internationale des droits de la femme et je suis très heureux de prendre la parole, au nom de Son Excellence Madame Louise Aubin, Ambassadeur, Coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, en ce jour combien spécial de mobilisation et de renouvellement de notre engagement commun en faveur de la construction d’un cadre juridique protégeant davantage les femmes et les filles contre toutes formes de discriminations et de violences au Niger.
Monsieur le Médiateur de la République,
Votre Institution est chargée de la protection des droits et libertés des citoyens et des citoyennes. La campagne de plaidoyer que vous avez conduite avec une forte délégation de près de 30 acteurs et actrices dans l’ensemble des régions du pays, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative Spotlight, une initiative globale des Nations Unies qui reçoit la contribution financière de l’Union européenne pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles.
Le Rapport d’analyse sur les inégalités de genre au Niger produit en 2021 par l’ONPG révèle que sur l’ensemble et selon le niveau d’instruction et d’alphabétisation, les femmes représentent 13,8% des victimes de VBG. Le pourcentage est de 4,9% pour les hommes.
En matière de genre, l’indice d’inégalité de genre (IIG) qui reflète les écarts entre trois domaines : la santé procréative, l’autonomisation et l’activité économique des femmes est de 0,642 pour le Niger. Ce chiffre, relativement loin du niveau de l’Afrique subsaharienne, traduit le faible accès des femmes aux services de santé de la reproduction et leur faible autonomisation économique.
La mise en œuvre du programme Spotlight nous amène à trouver, ensemble, des stratégies et solutions pour protéger les femmes et les filles contre les vulnérabilités et surtout, apporter une assistance holistique aux femmes et aux filles dans les communes les plus reculées du pays.
Monsieur le Médiateur de la République,
Honorables Députés,
Chers Représentants des Délégations Régionales,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais ici saluer votre engagement constant et celui des parlementaires en faveur de l’amélioration du cadre légal et de son application effective pour renforcer la prévention et la protection contre les violences basées sur le genre.
En effet, au cours de ces trois dernières années, les résultats des rapports du programme ont confirmé que beaucoup d’efforts ont été entrepris pour obtenir des changements de comportements positifs, l’accès aux services essentiels de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles, la rupture avec la banalisation des faits de violences et l’augmentation des dénonciations dans les cellules des brigades des femmes et des mineures de la Gendarmerie et de la Police sur l’étendue du territoire.
Oui, nous pouvons mieux faire et cette mobilisation est une belle occasion pour saluer et magnifier encore une fois la détermination de la chefferie traditionnelle et l’engagement des leaders religieux et coutumiers en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles du Niger. Cet engagement avait déjà affirmé lors de la rencontre historique entre la Haute Commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme et les leaders traditionnels en décembre 2021.
Monsieur le Représentant de Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Le programme Spotlight a l’ambition de contribuer à la réalisation des avancées significatives dans la mise en œuvre de sa phase II, qui met beaucoup l’accent sur les dialogues politiques de haut niveau pour obtenir l’appropriation et l’adhésion de toutes et de tous dans la révision des lois qui portent encore des insuffisances dans la promotion de la dignité des femmes et des filles. Et je n’ai aucun doute sur votre grande détermination et celle du Gouvernement à accompagner cette lutte.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Cet engagement du gouvernement en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles a été clairement et solennellement affirmé lors de l’adoption du rapport final de son 3ème passage à l’Examen Périodique Universel du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en septembre 2021. En effet, au cours de l’EPU, sur les 248 recommandations acceptées par le Niger, 25 recommandations portent sur les violences basées sur le genre et 13 sont en lien avec l’autonomisation, la représentation et la participation des femmes. On pourra citer, inter alia :
• Mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines ;
• Abroger toutes les lois discriminatoires à l’égard des femmes et des filles y compris celles relatives aux mariages précoces et forcés ;
• Mettre en place un mécanisme spécialisé chargé d’enquêter sur les allégations de violences basées sur le genre, et d’autres violations des droits humains commises à l’égard des femmes et des filles qui sera assorti de mesures de réparation et de réadaptation efficaces ;
• Renforcer les mesures visant à autonomiser les femmes en augmentant les possibilités d’emploi pour les femmes et les jeunes ;
• Donner effet à la modification apportée à la loi instituant le système de quota visant à faire passer la proportion des femmes occupant des postes électifs de 15 à 25%, et la proportion des femmes occupant des postes attribués par voie de nomination de 25 à 30%.
Monsieur le Médiateur de la République,
Mesdames et Messieurs,
Distingué(e)s invité (e)s,
Permettez-moi de réitérer, ici et maintenant, au nom de l’ensemble du Système des Nations Unies, tous nos remerciements, à l’Union européenne, notre partenaire stratégique, de tous les jours, dans l’œuvre de construction d’une société plus respectueuse des droits des femmes, inclusive et pacifique au sens de l’ODD 16, et afin que personne ne soit laissé de côté.
Excellence Monsieur le Médiateur de la République,
Excellence Monsieur le Vice-président de l’Assemblée Nationale
Monsieur le Représentant de Madame la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant ;
Madame la Représentante de Madame l’Ambassadeure, cheffe de la Délégation de l’Union européenne au Niger ;
Honorables Député(e)s ;
Au nom de l’Ambassadeure Louise Aubin, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies, Je voudrais en ce jour solennel saluer la qualité de la collaboration directe et l’excellence du partenariat que nous avons pu créer ensemble, autour du Programme Spotlight en assurant le continuum opérationnel sur le terrain.
Nous allons continuer à œuvrer ensemble, unis dans la réflexion et l’action pour relever un défi majeur, celui de lutter effectivement contre les violences dont sont victimes les femmes et les filles.
Les droits des femmes et des filles sont aussi des droits humains.
Je vous remercie pour votre patiente écoute.
NAGODE, WAFOFO