Hermann : Une voix de la communauté réfugiée au Niger
Je viens ici chaque matin pour les sensibilisations. Je touche à plusieurs thématiques et mes frères réfugiés m’écoutent et suivent , déclare-t-il.
Vêtu d’un gilet bleu par-dessus sa chemise, un chapeau kaki orné d’une bande noire sur la tête, et une paire de baskets bien attachées aux pieds, Hermann est prêt pour une nouvelle journée. Le soleil chaud et ardent réchauffe le sol à chacun de ses pas, tandis qu’un sourire éclaire son visage. Chaque mouvement le rapproche de son lieu de travail, où hommes et femmes l’attendent pour l’écouter parler sur les thématiques du jour.
Hermann, un réfugié camerounais au camp de Hamdallaye, est l’un des deux bénévoles travaillant avec INTERSOS, partenaire au HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.
« Je viens ici chaque matin pour les sensibilisations. Je touche à plusieurs thématiques et mes frères réfugiés m’écoutent et suivent », déclare-t-il.
Hermann a choisi de devenir un véritable soutien et porte-voix de sa communauté. Aujourd'hui, il occupe le poste d'animateur communautaire, où il utilise ses compétences et son engagement pour apporter une aide concrète à ses semblables. Il consacre ses journées à la sensibilisation et à la mobilisation autour de sujets aussi cruciaux que la cohésion sociale, les violences basées sur le genre ou les maladies sexuellement transmissibles.
En outre, il fournit des informations sur l’assistance humanitaire, le fonctionnement du HCR, et recueille les retours et questions des réfugiés. Hermann est le fruit d’une inclusion sincère, une insertion professionnelle réelle et dynamique au Centre du Mécanisme de Transit d'Urgence, pour les personnes déplacées de force à la recherche de solutions durables.
Le Centre ETM de Hamdallaye, à une trentaine de kilomètres de Niamey, s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de Transit d'Urgence. Lancée en 2017, c’est une initiative humanitaire, qui offre un refuge temporaire et une protection vitale aux réfugiés et demandeurs d’asile, principalement évacués de Libye, où ils étaient souvent détenus dans des conditions difficiles.
Mais au-delà de ce soutien immédiat, le Centre est une porte ouverte vers l’avenir. Il offre aux réfugiés la possibilité de se reconstruire, de se développer en attendant leur réinstallation dans des pays tiers. C’est là que leur périple, souvent périlleux et semé de drames, trouve une nouvelle direction, celle d’une vie en sécurité, où la paix et la dignité sont enfin à portée de main.
Hermann, quant à lui, refoulé d’Algérie en 2020 après une longue maladie, a retrouvé la santé après une convalescence prolongée dans les cases du HCR à Agadez. Transféré ensuite à Niamey, il séjourne désormais au Centre ETM de Hamdallaye, où son esprit vif et ses compétences exceptionnelles ont rapidement été remarqués. Devenu leader communautaire, il a postulé comme bénévole et travaille depuis un an dans ce rôle.
Au Centre ETM de Hamdallaye, Hermann apprécie particulièrement la richesse des interactions avec les autres communautés. « La cohabitation se passe très bien. Nous tissons des liens entre nous, nous nous visitons et partageons des repas. Je partage ma culture avec les réfugiés, et eux avec moi, et c’est ainsi que des liens se créent », confie-t-il.
« Les volontaires facilitent la mobilisation des réfugiés pour participer à diverses activités sur le site ETM. Ils transmettent des informations importantes aux réfugiés. Ils font certaines animations sur le site, notamment dans les espaces amis d'enfants. Ils contribuent à leur mobilisation pour répondre aux rendez-vous relatifs aux sessions de counseling à Niamey, les sessions d'interview de réinstallation et de la détermination de statut de réfugié. En un mot, ils jouent un rôle important dans la mobilisation communautaire », selon M. Bah Algassimou, chef de bureau du HCR à Niamey, qui se montre très enthousiaste et très fier de l’engagement des volontaires.